Parkinson et exercice

Parkinson et exercice, voilà un duo qu’on n’associe pas assez souvent — et pourtant, c’est un vrai atout. La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative du système nerveux qui agit principalement sur les mouvements. Tremblements, raideurs, lenteur… elle complique le quotidien de celles et ceux qui en sont atteints.

Ce qu’on sait un peu moins, c’est que l’exercice physique peut réellement améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la maladie. Marcher, faire du vélo, du yoga ou même danser : bouger régulièrement permet de mieux gérer les symptômes moteurs, mais aussi les troubles comme l’anxiété, le sommeil ou la fatigue.

Dans cet article, nous allons discuter des bienfaits et des stratégies pouvant être appliquées, comme suggérées par la kinésiologie.

Parkinson et exercice : un allié sous-estimé rempli de bénéfices !

On pourrait croire qu’avec une maladie qui touche les mouvements, il vaut mieux éviter de trop bouger. Eh bien, c’est l’inverse ! L’exercice physique est aujourd’hui considéré comme un vrai traitement complémentaire pour les personnes atteintes de Parkinson.

Concrètement, bouger permet de :

Améliorer les symptômes moteurs

L’activité physique aide à préserver l’équilibre, à maintenir la souplesse et à mieux contrôler ses mouvements. Des études ont montré qu’elle pouvait même réduire la fréquence des chutes et faciliter la marche.

Agir sur les symptômes non moteurs

Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’exercice agit aussi sur le moral, le stress, le sommeil et la fatigue. Une séance de marche ou de yoga, par exemple, peut aider à réduire l’anxiété et améliorer l’humeur.

Stimuler la plasticité cérébrale

Toute notre vie, nous avons la capacité de former de nouvelles connexions à l’intérieur de notre cerveau. Chez les personnes atteintes de Parkinson, l’activité physique pourrait favoriser ce phénomène, et ainsi ralentir l’évolution de la maladie. C’est encore en cours d’étude, mais les résultats sont très encourageants.

Maintenir l’autonomie et la confiance

Bouger, c’est aussi continuer à être acteur de son quotidien. L’exercice permet de préserver des gestes simples, de rester autonome plus longtemps et de garder une meilleure estime de soi.

Quels exercices sont recommandés pour Parkinson ?

Au Canada, les recommandations pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson suggèrent de combiner plusieurs types d’activités physiques pour agir sur les différents symptômes de la maladie. L’objectif : préserver la mobilité, réduire les risques de chute et améliorer la qualité de vie.

Ces recommandations encouragent à structurer l’activité physique autour de cinq grands types d’exercices :

Flexibilité

La raideur musculaire est l’un des symptômes majeurs du Parkinson. C’est pourquoi les étirements réguliers sont fortement recommandés. Si cela n’est pas possible quotidiennement, viser 2 à 3 séances par semaine est un bon objectif.

Conseil : Effectuez des étirements soutenus, avec une respiration profonde, d’au moins 60 secondes par groupe musculaire. Cela peut être facilement intégré dans votre routine.

Les activités comme le yoga sont particulièrement bénéfiques, car elles travaillent à la fois sur la flexibilité et la relaxation.

Équilibre, agilité et coordination

Les personnes atteintes de Parkinson rencontrent souvent des difficultés avec leur mécanique de marche et leur équilibre. Travailler ces aspects est crucial pour éviter les chutes et maintenir une autonomie fonctionnelle.

Activités recommandées : Le yoga, le tai chi et les exercices sur parcours moteurs sont parfaits pour travailler l’équilibre, la coordination et l’agilité. Ces pratiques permettent aussi de maintenir une bonne posture.

Force et endurance musculaire

L’évolution de la maladie peut entraîner une sédentarité accrue, ce qui peut aggraver la perte musculaire. Stimuler la force et l’endurance musculaire est essentiel pour prévenir cette dégradation et améliorer la capacité physique au quotidien.

Recommandations : Faire 2 à 3 séances de renforcement musculaire par semaine, avec des exercices de 2 à 3 séries de 10 à 15 répétitions, constitue un bon point de départ. Des exercices simples de renforcement des jambes, du tronc et des bras sont particulièrement bénéfiques.

Aérobie d’intensité faible

L’activité aérobique de faible intensité, comme la marche, est un excellent moyen de maintenir la santé cardiorespiratoire. Il est recommandé de marcher environ 7 à 8 000 pas par jour. Marcher suffisamment permet de prévenir des complications cardiorespiratoires et de maintenir l’endurance.

Bienfaits : La marche favorise l’équilibre, l’endurance et la santé mentale. C’est aussi l’exercice idéal pour ceux qui préfèrent commencer doucement ou qui sont moins en forme.

Aérobie d’intensité modérée à élevée

Depuis quelques années, plusieurs études ont démontré que l’activité physique d’intensité modérée à élevée pouvait ralentir la progression des symptômes moteurs du Parkinson et améliorer la fonction cérébrale. Contrairement aux croyances passées qui privilégiaient uniquement l’exercice léger, on sait maintenant que l’exercice soutenu favorise la neuroplasticité — c’est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser et à s’adapter.

Idéalement, pratiquer ce type d’exercice 3 fois par semaine à une intensité où l’essoufflement est perceptible, mais où l’on peut encore parler (sur une échelle de perception de l’effort, viser 6 à 8 sur 10).

Parkinson et exercices : Comment débuter de façon sécuritaire ?

Se mettre en mouvement lorsqu’on vit avec la maladie de Parkinson peut sembler intimidant au départ, surtout si cela fait longtemps qu’on est moins actif. L’important, c’est d’y aller graduellement et en respectant son corps.

Quelques conseils pour bien commencer :

  • Commencer doucement avec des exercices de faible intensité comme la marche ou des étirements légers.
  • Écouter son niveau d’énergie et ses symptômes au quotidien. Certains jours seront meilleurs que d’autres, et c’est normal.
  • Utiliser des surfaces stables et, au besoin, des appuis (chaise, barre, mur) pour les exercices d’équilibre.
  • Prévoir des pauses fréquentes et bien s’hydrater.
  • N’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel de la santé comme un kinésiologue pour vous accompagner et ajuster votre progression. Le parkinson et l’exercice peuvent parfois être complexes à combiner, mais les bénéfices en valent la chandelle.

L’essentiel est de bâtir une routine régulière, sans chercher à performer, mais plutôt à intégrer le mouvement dans son quotidien.

Pourquoi consulter un kinésiologue ?

Un kinésiologue est un professionnel de la santé spécialisée en activité physique adaptée. Afin de combiner Parkinson et exercice, le kinésiologue joue un rôle essentiel pour :

  • Évaluer votre condition physique actuelle et vos limitations fonctionnelles.
  • Sélectionner des exercices sécuritaires et efficaces selon vos besoins et préférences personnelles.
  • Adapter les séances au fil de l’évolution des symptômes pour maximiser les bienfaits et réduire les risques de blessures.
  • Proposer des alternatives motivantes si certaines activités sont moins accessibles ou plaisantes pour vous.
  • Optimiser la progression, notamment dans le cadre d’exercices d’intensité modérée à élevée, qui nécessitent souvent un encadrement au départ.

Petit bonus : Le kinésiologue peut aussi vous guider dans l’utilisation d’appareils sécuritaires à la maison ou en salle (vélo stationnaire, haltères légers, bandes élastiques) et vous aider à bâtir un programme personnalisé qui tient compte de vos journées plus difficiles. Combiner Parkinson et exercice n’est pas tout le temps facile, alors il est bon d’avoir plusieurs options à notre disposition.

Bref, vous n’avez pas à tout faire seul. S’entourer des bons professionnels fait toute la différence.

Parkinson et exercice : Conclusion

La maladie de Parkinson amène son lot de défis au quotidien, mais l’activité physique demeure l’un des outils les plus puissants pour préserver la mobilité, améliorer l’équilibre et favoriser une meilleure qualité de vie.

Que ce soit par des exercices de flexibilité, de force, d’équilibre ou encore par des activités aérobiques, chaque mouvement compte. Et si les récentes recherches démontrent l’intérêt des exercices plus soutenus, l’important est de trouver ce qui vous convient, à votre rythme.

N’oubliez pas : vous n’avez pas à faire ce chemin seul. Un kinésiologue peut vous aider à bâtir un programme adapté à vos capacités, vos besoins et vos envies.

Alors, pourquoi ne pas commencer aujourd’hui, un petit pas à la fois ?

Written by Joël Bérubé


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