Avec l’excès de poids en voie de devenir la deuxième cause principale évitable du cancer après le tabagisme, l’activité physique devient une partie intégrante du traitement contre le cancer.1

L’exercice physique permet à la fois de:

  • Diminuer les risques de développer un cancer;2
  • D’entretenir l’énergie durant les traitements;
  • D’aider à la récupération;
  • Réduire les risques de complication.

Les études les plus récentes montrent même que l’exercice pourrait potentiellement aider à faire diminuer la taille des tumeurs!3

Pourquoi faire de l’entraînement cardiovasculaire?

La santé du cœur est au centre du maintien d’une bonne qualité de vie tout au long des traitements. La capacité cardiovasculaire diminue durant la chimiothérapie, mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas y remédier!

En effet, l’entraînement cardiovasculaire permet de:

  • Limiter le déconditionnement;
  • Retrouver une capacité normale une fois les traitements terminés.4
  • Mieux oxygéner le corps améliorant ainsi l’énergie et la qualité de vie.
  • Minimiser les risques de développer une cardiopathie. 5

Pourquoi utiliser l’entraînement par intervalles à haute intensité?

La course vient avec de multiples bénéfices, mais peut prendre beaucoup de temps et d’énergie. L’entraînement par intervalle permet de retirer les mêmes bénéfices qu’une course de 50 minutes en seulement 10 minutes, si effectué assez fréquemment.6  On gagne entre autres:

Pourquoi faire de la musculation?

Que ce soit avec des poids, des élastiques ou par le yoga, mobiliser notre corps est avantageux pour plusieurs raisons.

[1] Améliorer la circulation sanguine et lymphatique

Les muscles servent de pompent et permettent d’améliorer la circulation du sang. Cela permet d’alimenter efficacement toutes les cellules du corps des nutriments dont il a besoin.

La lymphe doit aussi être mobilisé pour réduire les chances d’apparition de lymphoedème, un effet secondaire qui peut survenir lorsque les ganglions sont impliqués.7

[2] Préparer notre corps à la chirurgie

Une opération est un grand stress pour le corps. Pour bien récupérer, les tissus doivent être solides et mobiles.

Il est donc important d’optimiser notre masse musculaire avant la chirurgie et de prendre part à un bon programme de réhabilitation une fois l’opération complétée afin d’éviter une:

  • Perte de force;
  • Perte de mobilité.
  • Augmentation des risques de blessures.

[3] Assurer une qualité de vie optimale

Retrouver sa capacité fonctionnelle et reprendre ses activités favorites telles que le sport demande que l’on prenne soin de nos muscles.8 Les traitements cause une détérioration à cause de :

Prendre part à de la musculation permet de ralentir et même dans certains cas renverser la perte de masse musculaire.9

Pourquoi travailler l’équilibre?

La chimiothérapie peut causer des engourdissements ou une perte de sensation dans les extrémités comme les orteils ou les doigts. Cela peut induire la perte d’équilibre.

Alors que l’exercice n’a pas été montré de pouvoir contrer cet effet secondaire, il est possible de travailler l’équilibre afin :

  • d’apprendre à utiliser une plus grande proportion des signaux d’équilibre;
  • de se protéger contre la perte graduelle et naturelle des signaux d’équilibre causée par le vieillissement.10

Est-ce que faire de l’exercice va empirer ma fatigue?

L’exercice peut être plutôt demandant. C’est pourquoi suivre les conseils d’un kinésiologue est particulièrement important pour assurer le bon dosage.

Avec la bonne quantité d’activité physique, il est possible d’aider le corps à mieux gérer son état de fatigue par :

  • La gestion des hormones;
  • L’amplification du système immunitaire qui est important pour combattre le cancer.13

 

Est-il possible d’améliorer le sommeil par l’exercice?

Un cancer peut s’accompagner d’une perte d’énergie ou d’une dérégulation des cycles du sommeil.11

Certaines personnes peuvent :

  • Avoir de la difficulté à s’endormir;
  • Dormir, mais ne pas bien récupérer;
  • Nécessiter de faire des siestes.

Prendre part à des séances d’exercice bien dosées permet d’aider à se synchroniser avec notre rythme d’éveil-sommeil en plus d’optimiser notre sommeil et notre récupération.12

 

Références

[1] Brenner, D. R., Poirier, A. E., Walter, S. D., King, W. D., Franco, E. L., Demers, P. A., … & Nuttall, R. (2018). Estimating the current and future cancer burden in Canada: methodological framework of the Canadian population attributable risk of cancer (ComPARe) study. BMJ open, 8(7), e022378.

[2] de Rezende, L. F. M., de Sá, T. H., Markozannes, G., Rey-López, J. P., Lee, I. M., Tsilidis, K. K., … & Eluf-Neto, J. (2018). Physical activity and cancer: an umbrella review of the literature including 22 major anatomical sites and 770 000 cancer cases. Br J Sports Med, 52(13), 826-833.

[3] Eschke, R. C. K. R., Lampit, A., Schenk, A., Javelle, F., Steindorf, K., Diel, P., … & Zimmer, P. (2019). Impact of Physical Exercise on Growth and Progression of Cancer in Rodents—A Systematic Review and Meta-Analysis. Frontiers in oncology, 9.

[4] Bjørke, A. C. H., Sweegers, M. G., Buffart, L. M., Raastad, T.,Nygren, P., & Berntsen, S. (2019). Which exercise prescriptions optimize VO 2max during cancer treatment?–A systematic reviewand meta-analysis. Scandinavian journal of medicine & science in sports.

[5] Westphal, J. G., & Schulze, P. C. (2018). Exercise training in cancer related cardiomyopathy. Journal of thoracic disease, 10(Suppl 35), S4391.

[6] Gillen, J. B., Martin, B. J., MacInnis, M. J., Skelly, L. E., Tarnopolsky, M. A., & Gibala, M. J. (2016). Twelve weeks of sprint interval training improves indices of cardiometabolic health similar totraditional endurance training despite a five-fold lower exercise volume and time commitment. PloS one, 11(4), e0154075.

[7] Cormier, J. N., Askew, R. L., Mungovan, K. S., Xing, Y., Ross, M. I., & Armer, J. M. (2010). Lymphedema beyond breast cancer: A systematic review and meta-analysis of cancer-related secondary lymphedema. Cancer, 116(22), 5138-5149.

[8] Driessen, E. J., Peeters, M. E., Bongers, B. C., Maas, H. A., Bootsma, G. P., van Meeteren, N. L., & Janssen-Heijnen, M. L. (2017). Effects of prehabilitation and rehabilitation including a home-based component on physical fitness, adherence, treatment tolerance, and recovery in patients with non-small cell lung cancer: A systematic review. Critical reviews in oncology/hematology, 114, 63-76.

[9] Vlietstra, L., Hendrickx, W., & Waters, D. L. (2018). Exercise interventions in healthy older adults with sarcopenia: A systematic review and meta‐analysis. Australasian journal on ageing, 37(3), 169-183.

[10] Papa, E. V., Dong, X., & Hassan, M. (2017). Resistance training for activity limitations in older adults with skeletal muscle function deficits: a systematic review. Clinical interventions in aging, 12, 955.

[11] Berger, A. M., Parker, K. P., Young-McCaughan, S., Mallory, G. A., Barsevick, A. M., Beck, S. L., … & Lee, K. A. (2005, November). Sleep/Wake Disturbances in People With Cancer and Their Caregivers: State of the Science. In Oncology nursing forum (Vol. 32, No. 6).

[12] Kovacevic, A., Mavros, Y., Heisz, J. J., & Singh, M. A. F. (2018). The effect of resistance exercise on sleep: a systematic review of randomized controlled trials. Sleep medicine reviews, 39, 52-68.

[13] Dinh, H. C., Beyer, I., Mets, T., Onyema, O. O., Njemini, R., Renmans, W., … & Bautmans, I. (2017). Effects of physical exercise on markers of cellular immunosenescence: a systematic review. Calcified tissue international, 100(2), 193-215.

 

Written by Joël Bérubé


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