Il est certes une grande extrapolation de ma part d’établir un lien associatif entre ces deux conditions aux paramètres grandement différents. Cependant, je ne crois pas pour autant être dans le tort. 

 

La chaise est un des grands fléaux des temps modernes. Depuis son invention, nous avons développé l’habitude d’effectuer nos tâches quotidiennes dans la position assise. 

 

Que ce soit par la mauvaise ergonomie des chaises ou de la mauvaise posture que l’on prend lors de leur utilisation, l’adoption d’un mode de vie sédentaire est coupable de bien des problèmes de santé.

 

Plusieurs corrélations pourraient être établies: “être assis plus souvent diminue notre dépense calorique”, “ne pas bouger augmente nos chances de grignoter”, “le travail acharné nous fait manquer de temps pour prendre soin de nous-mêmes”, etc.

 

Par contre, l’explication semble bien plus simple.

 

La gestion de la glycémie par le mouvement

Qui dit sédentarité dit mauvaise gestion de la glycémie. Ceci est un fait dur comme fer, mais très peu mentionné par les experts de la santé.

 

Les risques sont plus grands qu’on le pense. Les gens passant une grande majorité de leurs journées en position assise ont un risque de mortalité toutes causes confondues 3 fois plus grand.1 D’autres études ont même montré un lien avec des dysfonctions du métabolisme des lipides pouvant potentiellement expliquer certains mécanismes de la prise de poids.2

 

En ce qui concerne le diabète de type 2, les études s’empilent depuis maintenant quelques années. Bouger permet de mieux contrôler le taux de sucre sanguin (la glycémie) que touts autres moyens naturels et ça, sans même un grand effort.3

 

Aussi peu que 2 minutes de marche à faible intensité, aussi banale que d’aller se chercher un verre d’eau, peut être considéré comme une activité physique minimalement efficace pour diminuer la glycémie. 

 

Comment bien utiliser cette information

La nuance est dans la quantité de mouvement que l’on accumule dans la journée et ce, dépendamment de la fréquence de celle-ci. En d’autres mots, il n’est pas possible de simplement faire un entraînement super intense en fin de journée pour pallier aux effets négatifs cumulatifs de la sédentarité. 

 

Sans pour autant rejeter l’idée des entraînements d’intensité modérée à élevée (puisqu’ils ont bien d’autres effets positifs), il est plutôt question de corriger le mythe de ceux-ci.

 

Pour parvenir à faire une réelle différence sur la glycémie, il est nécessaire d’incorporer du mouvement à chaque 20 minutes.

 

En effet, aussi peu que 2 minutes de marches toutes les 20 minutes permet de réduire la glycémie et améliorer les facteurs de risques à la santé. 

 

En contrepartie, il est montré que seulement travailler en position debout n’est pas suffisant.4 Il est réellement nécessaire de bouger. La bonne nouvelle reste qu’il n’est pas nécessaire de prendre une marche, bien que parfois, se rendre à la toilette est plus facile que faire des squats à son bureau.

 

Afin d’incorporer un peu de variété et revitaliser son énergie à travers la journée, ces courtes pauses peuvent aussi être une bonne opportunité de faire des séances de maintenance corporelle.

 

Ces séances sont de simples petits mouvements de mobilité qui activent les muscles, améliorent la posture, diminuent les douleurs et augmentent l’énergie vitale. Ces séquences de mobilité peuvent comprendre des étirements tel que pour le pectoral, le grand dorsal, les trapèzes, le quadriceps et le bas du dos. Ils peuvent aussi inclure des séquences d’activation musculaire en effectuant quelques pompes, squats, rotation du tronc, rotation des épaules et du cou ainsi que les techniques d’agrandissement et de respiration profonde. 

 

La formule parfaite

Incorporer des séances de mobilité à certaines de ces pauses de 2 minutes peut aider à éviter l’exacerbation de la mauvaise posture tout en évitant activement l’apparition des douleurs.

 

En bref, il faut retenir qu’il est important de bouger chaque 20 minutes, pendant au moins 2 minutes, que ce soit par la marche ou par des séances de maintenance corporelle, afin d’offrir des effets tangibles à notre santé. Cela diminue à la fois les risques de développer le diabète ou toutes autres pathologies métaboliques. Cela diminue aussi les risques de développer une mauvaise posture et des maux de dos et de cou!

 

Il est temps de bouger et d’éliminer une fois pour tout ce fléau de sédentarité!

 

Références

1. Ku, P. W., Steptoe, A., Liao, Y., Hsueh, M. C., & Chen, L. J. (2018). A cut-off of daily sedentary time and all-cause mortality in adults: a meta-regression analysis involving more than 1 million participants. BMC medicine16(1), 74.

2. Benatti, F. B., & Ried-Larsen, M. (2015). The effects of breaking up prolonged sitting time: a review of experimental studies. Med Sci Sports Exerc47(10), 2053-61.

3. Dunstan, D. W., Kingwell, B. A., Larsen, R., Healy, G. N., Cerin, E., Hamilton, M. T., … & Owen, N. (2012). Breaking up prolonged sitting reduces postprandial glucose and insulin responses. Diabetes care35(5), 976-983.

4. Bailey, D. P., & Locke, C. D. (2015). Breaking up prolonged sitting with light-intensity walking improves postprandial glycemia, but breaking up sitting with standing does not. Journal of Science and Medicine in Sport18(3), 294-298.

5. Loh, R., Stamatakis, E., Folkerts, D., Allgrove, J. E., & Moir, H. J. (2019). Effects of interrupting prolonged sitting with physical activity breaks on blood glucose, insulin and triacylglycerol measures: a systematic review and meta-analysis. Sports Medicine, 1-36.

 

 

Written by Joël Bérubé


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