La santé. On entend toujours parler de l’importance de la santé. On souhaite la santé lorsque la nouvelle année arrive, on fait attention à notre alimentation et on s’entraîne lorsque le temps le permet.

Mais, est-ce vraiment ça la santé?

On peut diviser la santé en santé mentale et santé physique, mais encore là, c’est plutôt large comme champs d’intervention.

Alors, comment pouvons-nous prendre notre santé en main, si on ne sait même pas comment la mesurer?

Dans un article précédent, je mentionnais la fréquence cardiaque de repos comme une de meilleures façons de déterminer notre santé cardiaque. Cependant, le coeur n’est qu’une fraction de l’équation. 

Il existe plus de neuf facteurs de risque qui peuvent être mesurés pour assurer une bonne santé cardiaque, métabolique et même mentale. 

Trois de ces facteurs sont non modifiables et je vais alors que les nommer. Il s’agit de notre âge, de notre sexe et notre génétique. Cela ne veut pas dire qu’on est prédéterminé à certains maux. Grâce à l’épigénétique, il est possible d’éviter d’activer certains brins d’ADN pouvant être nocif pour notre santé.

Dans tous les cas, cela nous laisse avec six facteurs modifiables.

Le tabagisme

La fumée d’une cigarette est nocive autant pour le fumeur que les gens qui l’entour. Avec plus de 4000 composés chimiques dont au moins 50 sont cancérigènes, les effets néfastes sont nombreux.1

La cigarette tue plus de 37 000 personnes chaque année au Canada et augmente les chances de développer des problèmes pulmonaires et des maladies chroniques.2 

Plus concrètement, le tabac peut provoquer des spasmes artériels, l’arythmie, diminuer le bon cholestérol, augmenter la tension artérielle et la fréquence cardiaque et accélérer l’apparition de lésions coronariennes.3

La dyslipidémie

Il s’agit d’un taux anormalement haut de cholestérol et de triglycérides, favorisant l’apparition d’athérosclérose. 

La mauvaise alimentation est un joueur important dans cette accumulation de lipide sanguin, mais tout le monde est affecté différemment par la nourriture et il faut faire attention. Comme une règle générale, il est recommandé d’éviter une consommation excessive de sucre. Ce dernier est souvent le coupable de la dyslipidémie plutôt que la consommation directe de cholestérol.

De plus, plusieurs études montrent que quelques mois d’exercice aérobie peuvent améliorer le taux de HDL et de triglycérides. Aussi, bien que cela reste à confirmer, quelques études montrent qu’un grand volume d’entraînement à haute intensité peut rendre les LDL moins dommageables, même si sa concentration sanguine ne change pas.4

L’hypertension artérielle

L’hypertension est due à une augmentation de la résistance du déplacement du sang dans le corps. Pour remédier à cette difficulté, le coeur doit travailler plus fort et cela augmente les chances de complications cardiaques avec le vieillissement.

Lorsque l’on mesure la tension artérielle, une mesure plus élevée que 140/90 mmHg est le seuil d’hypertension. Cependant, le consensus est que même une tension au-delà de 130/85 mmHg est élevée. C’est ce que l’on appelle une tension normale-haute. À ce stade, il est le moment d’utiliser des approches naturelles pour prévenir des complications.5

L’activité physique est une approche importante. Une simple petite séance de 20 minutes peut réduire de 10 mmHg la tension artérielle pendant 12 à 24 heures. Ainsi, faire de l’exercice quotidiennement peut réduire notre tension artérielle et permettre à notre coeur de se reposer.6

Le diabète

Il n’est pas nécessaire d’être diagnostiqué diabétique pour en ressentir les effets. En réalité, il s’agit plutôt de la mauvaise gestion de la glycémie, soit le taux de sucre dans le sang, qui est dangereux. 

En effet, un diabétique de type 1 se voit diabétique dès l’enfance et peut rester en très bonne santé grâce à des injections d’insuline. Au contraire, un diabète de type 2 qui se manifeste suivant de nombreuses années de mauvaise gestion du sucre est beaucoup plus dangereux.

Bien que la meilleure façon de prévenir le diabète est une bonne alimentation, il ne faut pas négliger l’importance de l’exercice. Un entraînement musculaire vient augmenter le besoin en glucose des muscles. Ces derniers deviennent alors une sorte d’éponge et viennent réduire le taux de sucre dans le sang. Bien dosée, l’activité physique a le potentiel de nous éviter de devoir prendre des médicaments contre le diabète. Bien entendu, il est toujours recommandé de consulter votre docteur avant de tenter de modifier votre médication!7

Le tour de taille élevé

Il existe plusieurs façons de mesurer un surplus de poids. L’indice de masse corporelle est un outil populaire pour déterminer l’obésité, mais cela ne considère pas un facteur très important. 

Avoir un excès de graisse n’est rien face à son positionnement dans le corps. Le gras se trouvant dans la région de l’abdomen est le plus nocif, surtout s’il se trouve aux alentours de nos organes. C’est ce que l’on appelle le gras viscéral. 

Chez les hommes, il faut éviter d’avoir au-delà de 102 cm de tour de taille. Chez les femmes, il faudrait éviter de dépasser 88 cm.8

Un tour de taille plus élevé que ce seuil est considéré comme une obésité abdominale avec un risque élevé à la maladie cardiovasculaire, au diabète de type 2 et à l’hypertension.

La sédentarité

Ne pas bouger vient avec son lot de problème. Bien entendu, être assis toute la journée réduit notre dépense énergétique et il est facile de terminer en excès calorique et ainsi prendre du poids.

Aussi, cela cause une moins bonne gestion du sucre, une augmentation de la tension artérielle et une réduction de l’énergie cérébrale. Bref, le manque d’activité physique peut amplifier tous les facteurs de risque précédents. 

Par contre, ne pas bouger suffisamment peut aussi causer des dysfonctions musculo-squelettiques causant des douleurs articulaires, au dos et au cou. De plus, la diminution de force avec l’âge va aussi augmenter les chances de chute et donc de mort prématurée. 

Il est recommandé de faire au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par semaine pour se protéger des maladies chroniques et cardiovasculaires. Cependant, un nouveau consensus de 2020 est venu hausser pour la première fois la recommandation d’activité physique pour prévenir spécifiquement les risques de cancer. La nouvelle norme recommande de faire jusqu’à 300 minutes d’exercice d’intensité modérée à élevée par semaine.9

En conclusion

Au final, ce qu’il faut retenir, c’est que bouger est une façon efficace de se protéger de la majorité de ces facteurs de risque. Si vous le désirez, il est maintenant plus facile de mesurer votre progrès et de savoir où se situe votre santé. Ces facteurs de risques sont évalués par les professionnels de la santé, alors il semble injuste que vous n’ayez pas la capacité de vous autoévaluer. Votre corps vous appartient, il est alors de votre responsabilité d’en prendre soin.

Références

1. There are 4000 chemicals in every cigarette. (2016, October 12). Retrieved September 24, 2020, from https://www.lung.ca/lung-health/smoking-and-tobacco/whats-cigarettes/there-are-4000-chemicals-every-cigarette
2. Canada, H. (2011, September 21). Government of Canada. Retrieved September 24, 2020, from https://www.canada.ca/en/health-canada/services/health-concerns/tobacco/legislation/tobacco-product-labelling/smoking-mortality.html
3. FEDECARDIO: Les méfaits du tabac sur le coeur et les vaisseaux. (2020, February 14). Retrieved September 24, 2020, from https://www.fedecardio.org/Je-m-informe/Je-dis-non-au-tabac/les-mefaits-du-tabac-sur-le-coeur-et-les-vaisseaux
4. De l’exercice pour améliorer son taux de cholestérol [Pamphlet]. (n.d.). Montréal, Québec: © Institut de recherches cliniques de Montréal. [En ligne] https://www.hypertension.qc.ca/gestion/habitude_de_vie/30_cholesterol.pdf
5. Hypertension Canada. 2020 HYPERTENSION HIGHLIGHTS [PDF]. Markham. https://hypertension.ca/wp-content/uploads/2018/07/Hypertension-Guidelines-English-2018-Web.pdf
6. Ghadieh, A. S., & Saab, B. (2015). Evidence for exercise training in the management of hypertension in adults. Canadian Family Physician, 61(3), 233-239.
7. O’gorman, D. J., Karlsson, H. K. R., McQuaid, S., Yousif, O., Rahman, Y., Gasparro, D., … & Nolan, J. J. (2006). Exercise training increases insulin-stimulated glucose disposal and GLUT4 (SLC2A4) protein content in patients with type 2 diabetes. Diabetologia, 49(12), 2983-2992.
8. Tour de taille et poids santé. (n.d.). Retrieved September 24, 2020, from https://www.coeuretavc.ca/vivez-sainement/poids-sante/tour-de-taille-et-poids-sante
9. Rock, C. L., Thomson, C., Gansler, T., Gapstur, S. M., McCullough, M. L., Patel, A. V., … & Hartman, S. (2020). American Cancer Society Guideline for Diet and Physical Activity for cancer prevention. CA: A Cancer Journal for Clinicians.

Written by Joël Bérubé


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